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Consom'Acteur Bio

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16 janvier 2009

Une AMAP n'est pas une épicerie fine

Faire partie d'une AMAP impose des contraintes. La plupart des amapiens le savent et l'acceptent. D'autres pensent les bénévoles de leur AMAP parfaitement corvéables et n'hésitent pas à les traiter comme tels. Mon AMAP vient de se séparer(*) d'une personne qui n'a pas trouvé l'AMAP à son goût. Qu'on en juge.


A notre premier entretien, cette dame commence par nous dire que « ce serait bien » que l'on décale les horaires de l'heure de distribution pour lui être agréable. Nous lui faisons alors la remarque que, si l'heure officielle de clôture est 19 heures 30, il a toujours du monde jusqu'à 19 heures 45 quand ce n'est pas 19 heures 50. Puis, comme si la chose n'était pas encore assez souple à son gôut, elle nous demande si elle ne pourrait pas « bénéficier » d'un décalage de semaine. Explication.

Cette personne ayant souscrit à un demi-panier, notre réglement prévoie qu'elle vienne chercher un panier entier une semaine sur deux (plutôt qu'un demi toutes les semaines, irréalisable dans la pratique et très couteux en termes d'empreinte écologique). Cherchant toujours à arrondir les angles et bien que ne voyant pas (même par le recul) en quoi le fait de décaler d'une semaine le calendrier de distribution peut changer quelque chose à un emploi du temps visiblement chargé, nous modifions notre organisation pour cette SEULE personne avec tous les désagréments que cela pose en termes d'organisation.


Cela n'a pas empêché l'intéressée de venir aux distributions de ce dernier trimestre 2008 à la toute dernière minute. Elle devait cependant faire mieux. Bien mieux. En effet, la dernière distribution pour 2008 pour les personnes comme elles abonnées au demi-panier s'est tenue le 23 décembre. Compte-tenu de la semaine décalée accordée à cette dame, elle devait tout naturellement reprendre son dernier panier de 2008 le 6 janvier 2009.

Entre temps et contre toute attente, nous étant vus attribuer de nouveaux locaux par la municipalité au moment des fêtes de Noël, j'envoyais sur-le-champ une circulaire à tous les amapiens pour leur donner la nouvelle adresse. C'était sans compter sur qui vous savez.

L'intéressée se présente donc le 7 janvier dans les anciens locaux pour, évidemment, n'y trouver personne, n'étant pas informée du changement. Elle m'envoie un mail, légitimement paniquée, attribuant cette défaillance aux intempéries hivernales. Elle a d'abord prétendu n'avoir pas reçu la circulaire.

Admettons. Je dis « Admettons » car un mail envoyé à une mauvaise adresse revient automatiquement en " bounce " à son émetteur pour information. Or, je n'ai rien reçu de mon côté. Mais, donc, admettons. Je l'informe des dernières nouvelles et lui signale que, EN VIOLATION du règlement de l'AMAP et, compte-tenu des circonstances, son panier est à sa disposition chez le producteur qui a consenti à le lui garder. Passage par exemple le vendredi 10 janvier comme je devais lui suggérer en laissant un message sur son répondeur par acquis de conscience. Nous étions le 7 janvier et on aurait pu croire  - en tous cas l'espérer fortement - au dénouement rapide de ce contentieux larvé.

Un nouveau mail le 13 janvier 2009 qui, déjà, m'informe que « absente du 8 au 12 janvier, je n'ai pas pu prendre mon panier vendredi  ». En aucun cas, cette date n'était une obligation. J'ajoute, car ça a son importante, que le producteur et elle se connaissent très bien. Rien ne l'empêchait donc de passer un coup de fil pour convenir d'un rendez-vous comme toute personne normalement constituée eût fait en pareil cas.

Et, tout de go, elle m'annonce qu'elle envisage maintenant de passer à la distribution hebdomadaire du 14 janvier venir chercher son panier manquant !

Je ne peux que lui rappeler que son panier était TOUJOURS chez le producteur - qu'elle n'avait évidemment aucunement contacté - et qu'aucun panier ne l'attendrait si elle venait à la distribution du 14. Comme précédemment, je laisse une confirmation sur son répondeur.


Comment ? Vous devinez ce qui s'est passé ?
Bingo !

En effet, notre amapienne s'est présentée à 19 heures 50 à la distribution du 14 pour prendre son dernier panier : sans avoir lu mon mail ni écouté son répondeur. Le ton est naturellement monté et je lui ai fait remarquer que nous ne sommes pas des domestiques à qui l'on demande de faire blanc un jour et noir le lendemain et la moindre des choses était de lire les mails qu'on lui envoie. Le bénévolat a ses limites. Une AMAP n'est pas une épicerie fine dans laquelle on vient quand bon nous semble (en l'occurence 5 minutes après la fermeture) et en considérant l'épicier comme un larbin. Nous avons fait preuve, ce me semble, de suffisamment de souplesse.

Elle est partie en vociférant " Heureusement que c'est mon dernier panier ! "

À qui le dites-vous !

PS : Cette personne dispense des cours de yoga. Et je viens d'apprendre qu'elle a été enseignante. Sans commentaire

(*) sur la SEULE demande de celle-ci.

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4 décembre 2008

Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière

Ma veille Internet et militante personnelle me fait ressortir ce matin un article de Grains « Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière » dont je n'ai pu que faire le titre de mon billet.

Le tableau qui l'accompagne est des plus révélateurs de ce qui se trame. Le ton est rapidement donné : « Les responsables de haut niveau de beaucoup de ces pays [NOTE :L’Arabie saoudite, le Japon, la Chine, l’Inde, la Corée, la Libye et l’Égypte sont à placer dans cette catégorie] se sont engagés depuis mars 2008 dans une sorte de chasse au trésor diplomatique, à la recherche de terres agricoles fertiles dans des pays comme l’Ouganda, le Brésil, le Cambodge, le Soudan et le Pakistan. Compte tenu de la crise qui se poursuit actuellement au Darfour, où le Programme alimentaire mondial essaie de nourrir 5,6 millions de réfugiés, il peut sembler fou que des gouvernements étrangers achètent des terres agricoles au Soudan pour exporter des denrées alimentaires à l’intention de leurs propres citoyens. On pourrait dire la même chose du Cambodge où 100 000 familles, soit un demi-million de personnes, ont actuellement une alimentation insuffisante. Et pourtant, c’est ce qui se passe aujourd’hui. »

(...)

La seconde voie est celle des retombées financières. Étant donné la débâcle financière actuelle, toutes sortes d’acteurs des secteurs de la finance et de l’agro-alimentaire (...) se tournent vers le foncier, à la fois pour la production alimentaire et celle des biocarburants, pour s’assurer de nouvelles sources de profit.


Les sacs-plastique sont sous vos sièges.

chomdu

 

24 octobre 2008

... l'accuse de la rage


Je viens de recevoir une réponse non conventionnelle à mon mail du 22 septembre dernier. Sur le fond, d'abord parce qu'acheminée par une tierce personne (Tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose) et sur la forme ensuite parce les résultats des analyses ont une apparence bien bizarre. Mais tout d'abord, allons à l'essentiel en précisant que rien de péjoratif n'a été découvert sur les terres exploitées par Vincent Dumontier. On respire mieux. Les presque 2 années de rumeurs particulièrement tenaces accouchent donc d'une souris. Ce qui n'empêche pas la deuxième salve d'être déja partie comme nous l'allons voir.

On se souviendra que j'avais demandé à Guillaume Grima de me fournir ces fameux résultats (voir mon billet précédent). J'ai donc reçu sa réponse par le biais... de l'APSNR (Association de Protection du Site Naturel de Repainville) curieusement très liée à l'intéressée. Tout comme la convocation de l'adjoint à l'environnement à Vincent Dumontier avait été signifiée à ce dernier par personne interposée, j'observe encore une fois la persistance d'un procédé auquel, je vois, il faudra bien que nous nous fassions. Pour en revenir au rapport d'analyse, sa forme ne peut que laisser dans l'interrogation. En effet, un rapport d'analyses, ce me semble, est rédigé par la structure qui les réalise.

C'est naturel, dites-vous ? Ce n'est pourtant pas naturel pour tout le monde car ce que j'ai reçu n'est qu'un rapport saisi sur traitement de texte : sans logo, sans en-tête, sans coordonnées postales, pas de téléphone, fax ou email. Naturellement, AUCUN nom d'interlocuteur n'est mentionné. Tout au plus apprend-on qu'il s'agit du laboratoire de Rouen. En encore est-ce en «  secondes noces » en juillet 2008 puisque la première structure retenue est, y lit-on, le laboratoire INZO en avril 2008. Faut-il en déduire qu'une première analyse n'allant pas dans le sens escompté a été suivie d'une seconde supposée plus satisfaisante ?

De même, on n'est pas davantage renseigné sur la date de rédaction de ce rapport, certainement antérieure à celle de sa « publication » réalisée quasiment sous le manteau.


Grima = 0, Dumontier = 1


Le 17 octobre, s'est tenue une réunion sur le projet d'Ecoquartier au cours de laquelle Vincent Dumontier subit une contre-attaque.

R_union_Ecoquartier_du_17_octobre_2008_ret


On y voit que le ridicule ne tue pas !

En effet, il nous est dit que « les légumes cultivés sur le site sont donc consommables »... en ajoutant sans transition que « se pose néanmoins la question de la qualité des légumes, en particulier dans le cadre des AMAPs et de la commercialisation sous le label Bio ». Je vous rappelle le nom de ce spectacle : Tout et son contraire...

C'est donc tout à fait volontairement qu'est occultée la certification Bio obtenue par le maraîcher qui lève pourtant toute inquiétude à ce sujet. Celle-ci est donc ouvertement remise en cause ce qui va beaucoup plaire à ECOCERT.

Que va-t-il désormais être objecté ?

Nous le saurons en suivant le prochain épisode.

24 septembre 2008

Qui veut noyer son chien...

Comme chacun le sait, partir dans l'aventure du bio n'est pas une mince affaire. En plus d'un cahier des charges rigoureux et des contrôles inopinés qui ne le sont pas moins, le postulant doit attendre 3 années avant de pouvoir se prévaloir de la tant attendue certification ECOCERT. Sans doute ce délai est-il purement théorique car bien des terres souillées demandent 6, 7 si ce n'est 10 années avant de pouvoir se qualifier valablement.

Mais il faut transiger car un délai de « seulement » 7 années préalable à toute attribution de label dissuaderait n'importe quel participant. Les aider à tenir pendant ce probatoire est l'affaire de tout consommateur et les AMAPs sont un maillon fort de la liste des partenariat utiles. Revers de la médaille, le Grenelle de l'Environnement dont on n'a pas encore mesuré toute l'hypocrisie nous promet, à nous, consommateurs bio, que 6% des terres seraint dévolues au bio d'ici l'horizon 2012.

Chaque candidat à la certification bio sait très bien qu'il est quasiment impossible de trouver des terres agricoles à louer. La région Haute-Normandie ne fait pas exception à cette règle en restant désespérément avant-dernière du classement des régions françaises en terme de production.(Source : Les chiffres 2007 de la Bio de l'agence Bio). A peine mieux qu'avant-dernière de par le nombre de producteurs (toutes productions confondues) et de par le nombre d'habitants par producteur, seuls chiffres réellement significatifs :

Classement_des_r_gions___prod

Classement_des_r_gions___had_prod

C'est dans ce contexte initialement peu réjouissant qu'un candidat au bio, Vincent Dumontier, créea son entreprise en mai 2006. Au cours de la réunion du conseil municipal de Rouen, propriétaire des 1,6 ha de terres terres que cette ville devait lui louer, cet entrepreneur précisa bien qu'au terme de 3 années, une augmentation de son exploitation est vitale pour sa survie. Aucune objection ne devait lui être faite à cette occasion. Cahier des charges de l'agriculture bio oblige, notre homme a, pendant 3 années, reçu les inspections d'ECOCERT, organisme certificateur toulousain, en vue de son agrément. Aucune inquiétude véritable a priori, ses terres jouxtant les 80 parcelles allouées aux Jardins Familiaux et le site pouvant s'énorgueillir de son passé maraîcher multi-séculaire comme un magazine de la ville de Rouen le rappelait d'ailleurs le mercredi 14 au mercredi 28 mars 2007 (page 10).

La municipalité d'alors (mandat non renouvelé en 2007) devait même lui octroyer l'usage d'un chalet servant de point de vente sur site. Restait à obtenir une chambre froide, condition sine qua non à la revente de certains produits. Lors du passage de la majorité municipale à la gauche, celle-ci se targant de valeurs écologistes, Vincent Dumontier abordait la transition le baume au coeur. Las ! En juillet 2008, la municipalité devait ex abrupto venir sur son site procéder à des prélèvements de légumes afin d'y découvrir la présence éventuelle de métaux lourds. Des signes avant-coureurs étaient en fait perceptibles depuis un an. Prospectant en effet dans l'optique de la création d'une AMAP, je devais m'entendre dire, du tac au tac, par certaines des personnes approchées que la possibilité de la présence de métaux lourds. Je ne peux pas faire autrement, aujourd'hui, que de rapprocher les deux faits.

L'affaire était donc couvée depuis quelques temps. Il est vrai aussi que le projet d'éco-quartier poussé par les acteurs Verts locaux - et encore confirmé par ces derniers en juin 2008 lors du Festival de la Terre - nécessite la disponibilité de terrains et le site de Repainville semble présenter beaucoup d'avantages. Mais les Jardins Familiaux et l'exploitation le Potager de Repainville de M. Dumontier gênent un peu.

Quoi qu'il en soit, j'ai écrit le 22 septembre 2008 à Guillaume Grima, chargé de l’Environnement, de la Voirie et des Espaces verts, pour lui demander quels étaient les résultats des analyses de l'été.

Courrier_Grima

Je n'ai reçu en tout et pour tout qu'un mail tenant sur deux lignes d'écran m'invitant à ... en discuter « par téléphone ». Visiblement, on ne veut surtout pas laisser de traces écrites. Ayant pris soin d'avertir mon interlocuteur que je me réservais le droit de rendre publique sa réponse ou sa non-réponse et un mois complet s'étant écoulé depuis cette correspondance, j'en fais usage.

Car, comme mon courrier le mentionne, de deux choses l'une : si ces faits vont avérés, il lui appartient d'en délivrer publiquement les résultats :
- aux AMAPs qu'il sait fournies par l'intéressé (environ 70 foyers concernés)
- aux consommateurs occasionnels achetant sur site

au nom de la Santé Publique. À défaut, cela devient de la mise en danger de la vie d'autrui. Car les trois mois qui se sont écoulés depuis les prélèvements sont amplement suffisants pour que les tests aient été faits et leurs résultats acheminés au donneur d'ordre. Nous nous réjouirons alors tous que rien de péjoratif n'ait été trouvé dans les terres du Potager de Repainville en prenant un peu de repos avant la deuxième attaque, évidemment inéluctable, on l'aura compris. En attendant, les rumeurs fatalement les plus exagérées, comme toute bonne rumeur, continuent de circuler au préjudice de Vincent Dumontier.

Au moment où ma missive précitée partait, Vincent Dumontier se voyait « convoqué » par Guillaume Grima à propos des affaires en cours. Une convocation bien peu protocolaire puisqu'elle devait lui être signifiée non pas directement mais par une tierce personne ! L'entretien — qui ne s'imposait nullement, un bavardage téléphonique pouvant suffire — fut expédié en 30 minutes, et ne devait rien apporter de plus sauf que les résultats lui ont été promis sous quinzaine. Ce délai a échu le 6 octobre et révèle le malaise ambiant. Reste l'évolution de l'exploitation de Repainville car d'autres promesses faites restent lettre morte, comme la réalisation d'une chambre froide et comme... l'octroi de nouvelles surfaces demandé depuis quasiment 3 ans — je me répète.

Ne voudrait-on pas voir l'exploitation disparaître ?

Egalement, la municipalité, consultée récemment par le Paris-Normandie à propos des cantines bio devait y déclarer que la date de mise en oeuvre du bio dans les cantines scolaires ne serait pas effective avant 2010 dans ces termes : « Si nous voulons faire les choses bien et pas simplement du saupoudrage bio, nous devons prendre le temps. (...) Nous devons déterminer quel sera le meilleur moyen d'y parvenir. régie directe ou délégation de service public. ». Nous ne pouvons que souscrire à ces propos.

La ville affichant en outre 5 543 repas quotidiens, il va falloir qu'elle nous explique comment elle compte réaliser ce tour de magie dans une région, quitte à me répéter, classée en queue de peloton en terme de production biologique.

A bientôt, donc.

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