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Consom'Acteur Bio
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24 septembre 2008

Qui veut noyer son chien...

Comme chacun le sait, partir dans l'aventure du bio n'est pas une mince affaire. En plus d'un cahier des charges rigoureux et des contrôles inopinés qui ne le sont pas moins, le postulant doit attendre 3 années avant de pouvoir se prévaloir de la tant attendue certification ECOCERT. Sans doute ce délai est-il purement théorique car bien des terres souillées demandent 6, 7 si ce n'est 10 années avant de pouvoir se qualifier valablement.

Mais il faut transiger car un délai de « seulement » 7 années préalable à toute attribution de label dissuaderait n'importe quel participant. Les aider à tenir pendant ce probatoire est l'affaire de tout consommateur et les AMAPs sont un maillon fort de la liste des partenariat utiles. Revers de la médaille, le Grenelle de l'Environnement dont on n'a pas encore mesuré toute l'hypocrisie nous promet, à nous, consommateurs bio, que 6% des terres seraint dévolues au bio d'ici l'horizon 2012.

Chaque candidat à la certification bio sait très bien qu'il est quasiment impossible de trouver des terres agricoles à louer. La région Haute-Normandie ne fait pas exception à cette règle en restant désespérément avant-dernière du classement des régions françaises en terme de production.(Source : Les chiffres 2007 de la Bio de l'agence Bio). A peine mieux qu'avant-dernière de par le nombre de producteurs (toutes productions confondues) et de par le nombre d'habitants par producteur, seuls chiffres réellement significatifs :

Classement_des_r_gions___prod

Classement_des_r_gions___had_prod

C'est dans ce contexte initialement peu réjouissant qu'un candidat au bio, Vincent Dumontier, créea son entreprise en mai 2006. Au cours de la réunion du conseil municipal de Rouen, propriétaire des 1,6 ha de terres terres que cette ville devait lui louer, cet entrepreneur précisa bien qu'au terme de 3 années, une augmentation de son exploitation est vitale pour sa survie. Aucune objection ne devait lui être faite à cette occasion. Cahier des charges de l'agriculture bio oblige, notre homme a, pendant 3 années, reçu les inspections d'ECOCERT, organisme certificateur toulousain, en vue de son agrément. Aucune inquiétude véritable a priori, ses terres jouxtant les 80 parcelles allouées aux Jardins Familiaux et le site pouvant s'énorgueillir de son passé maraîcher multi-séculaire comme un magazine de la ville de Rouen le rappelait d'ailleurs le mercredi 14 au mercredi 28 mars 2007 (page 10).

La municipalité d'alors (mandat non renouvelé en 2007) devait même lui octroyer l'usage d'un chalet servant de point de vente sur site. Restait à obtenir une chambre froide, condition sine qua non à la revente de certains produits. Lors du passage de la majorité municipale à la gauche, celle-ci se targant de valeurs écologistes, Vincent Dumontier abordait la transition le baume au coeur. Las ! En juillet 2008, la municipalité devait ex abrupto venir sur son site procéder à des prélèvements de légumes afin d'y découvrir la présence éventuelle de métaux lourds. Des signes avant-coureurs étaient en fait perceptibles depuis un an. Prospectant en effet dans l'optique de la création d'une AMAP, je devais m'entendre dire, du tac au tac, par certaines des personnes approchées que la possibilité de la présence de métaux lourds. Je ne peux pas faire autrement, aujourd'hui, que de rapprocher les deux faits.

L'affaire était donc couvée depuis quelques temps. Il est vrai aussi que le projet d'éco-quartier poussé par les acteurs Verts locaux - et encore confirmé par ces derniers en juin 2008 lors du Festival de la Terre - nécessite la disponibilité de terrains et le site de Repainville semble présenter beaucoup d'avantages. Mais les Jardins Familiaux et l'exploitation le Potager de Repainville de M. Dumontier gênent un peu.

Quoi qu'il en soit, j'ai écrit le 22 septembre 2008 à Guillaume Grima, chargé de l’Environnement, de la Voirie et des Espaces verts, pour lui demander quels étaient les résultats des analyses de l'été.

Courrier_Grima

Je n'ai reçu en tout et pour tout qu'un mail tenant sur deux lignes d'écran m'invitant à ... en discuter « par téléphone ». Visiblement, on ne veut surtout pas laisser de traces écrites. Ayant pris soin d'avertir mon interlocuteur que je me réservais le droit de rendre publique sa réponse ou sa non-réponse et un mois complet s'étant écoulé depuis cette correspondance, j'en fais usage.

Car, comme mon courrier le mentionne, de deux choses l'une : si ces faits vont avérés, il lui appartient d'en délivrer publiquement les résultats :
- aux AMAPs qu'il sait fournies par l'intéressé (environ 70 foyers concernés)
- aux consommateurs occasionnels achetant sur site

au nom de la Santé Publique. À défaut, cela devient de la mise en danger de la vie d'autrui. Car les trois mois qui se sont écoulés depuis les prélèvements sont amplement suffisants pour que les tests aient été faits et leurs résultats acheminés au donneur d'ordre. Nous nous réjouirons alors tous que rien de péjoratif n'ait été trouvé dans les terres du Potager de Repainville en prenant un peu de repos avant la deuxième attaque, évidemment inéluctable, on l'aura compris. En attendant, les rumeurs fatalement les plus exagérées, comme toute bonne rumeur, continuent de circuler au préjudice de Vincent Dumontier.

Au moment où ma missive précitée partait, Vincent Dumontier se voyait « convoqué » par Guillaume Grima à propos des affaires en cours. Une convocation bien peu protocolaire puisqu'elle devait lui être signifiée non pas directement mais par une tierce personne ! L'entretien — qui ne s'imposait nullement, un bavardage téléphonique pouvant suffire — fut expédié en 30 minutes, et ne devait rien apporter de plus sauf que les résultats lui ont été promis sous quinzaine. Ce délai a échu le 6 octobre et révèle le malaise ambiant. Reste l'évolution de l'exploitation de Repainville car d'autres promesses faites restent lettre morte, comme la réalisation d'une chambre froide et comme... l'octroi de nouvelles surfaces demandé depuis quasiment 3 ans — je me répète.

Ne voudrait-on pas voir l'exploitation disparaître ?

Egalement, la municipalité, consultée récemment par le Paris-Normandie à propos des cantines bio devait y déclarer que la date de mise en oeuvre du bio dans les cantines scolaires ne serait pas effective avant 2010 dans ces termes : « Si nous voulons faire les choses bien et pas simplement du saupoudrage bio, nous devons prendre le temps. (...) Nous devons déterminer quel sera le meilleur moyen d'y parvenir. régie directe ou délégation de service public. ». Nous ne pouvons que souscrire à ces propos.

La ville affichant en outre 5 543 repas quotidiens, il va falloir qu'elle nous explique comment elle compte réaliser ce tour de magie dans une région, quitte à me répéter, classée en queue de peloton en terme de production biologique.

A bientôt, donc.

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